L'après Covid, une opportunité d'accélération des innovations pour la reprise du Transport

De nombreux nouveaux services de transport n’ont pas attendu la crise de la Covid pour expérimenter de nouvelles approches et faire évoluer nos pratiques de mobilité, l’enjeu climatique en tête. Mais cette crise a fortement accéléré les changements que nous anticipions. Les opérateurs de transport et les collectivités vont ainsi devoir rapidement réinterroger leurs modèles, quand les nouveaux services numériques vont devoir apporter des réponses à de nouveaux usages.
Une nouvelle mobilité au quotidien
Le risque sanitaire a entraîné la désertion des transports publics au profit des modes individuels. Les utilisateurs ont découvert ou redécouvert massivement les modes individuels, la congestion routière, mais aussi une montée en puissance du vélo. Tout le monde s’y met : des coronapistes proposées par les collectivités, des subventions de l’État pour réparer les vélos délaissés, des startups qui se développent pour proposer des services de mobilité à vélo pour les entreprises comme Azfalte ou Zenride, des vélos connectés au design révolutionnaire chez Vanmoof ou Angell, ou encore des applications dédiées pour organiser son trajet en vélo comme Geovelo. C’est tout un écosystème, qui avec la Covid, s’est mis en effervescence pour remettre au goût du jour un mode de déplacement qui était pourtant triomphant dans les années 1920 et qui répond aux enjeux très actuels d’une mobilité propre.
Pendant ce temps, les transports en commun ont perdu leurs habitués. Les opérateurs doivent tout mettre œuvre pour reconquérir leur clientèle. La moindre pression exercée sur ces transports dans les grandes villes, est l’occasion d’améliorer et mettre en avant le confort à bord qui pourrait devenir un critère de choix discriminant pour le citadin. L’information de charge à bord des véhicules ou de congestion sur les quais vont progressivement rentrer dans les services proposés aux voyageurs grâce au déploiement de technologies participatives comme le crowdsourcing ou encore avec l’installation de capteurs ou de caméras embarqués dans les véhicules. La plupart des opérateurs expérimentent déjà ce type de solutions et certains s’appuient sur des solutions spécialisées dans le comptage comme Affluences.
Pour trouver une alternative à l’autosolisme les applications de mobilité servicielle (ou MaaS, Mobility as a Service) continuent de se multiplier. Le pari : rendre lisible et accessible les offres de mobilités sur le territoire tout en étant aussi simple d’utilisation que le véhicule personnel. Avec l’aide de la Loi d’Orientation des Mobilités, la donnée se retrouve au cœur des enjeux pour réussir à concevoir un service de mobilité multimodal et intégré. Résultat, des plateformes d’agrégations de données et services de mobilité émergent tels que Fluctuo ou encore Lyko. Pour rester dans la course, Opérateurs et Autorités Organisatrices se retrouvent à devoir transformer un système d’information complexe pas toujours très maniable et évolutif pour intégrer, partager et valoriser la donnée, dans une période où l’innovation continue est devenue la norme et où les startups comme Moovit, ou Trafi fixent la référence en matière d’expérience client pour le MaaS.
Du désir de voyager
Confinés, nous n’avons jamais autant rêvé de nouveaux horizons. Si les réunions à distance vont vraisemblablement donner un net coup de frein aux voyages d’affaires, l’envie, le désir de voyager pour son propre plaisir, va perdurer, voire s’amplifier, après la Covid.
Toutefois, la relance ne pourra passer à côté de l’enjeu climatique. L’usage immodéré de l’avion, et ses émissions de gaz à effet de serre, sont pointés du doigt. Les alternatives trouvent ainsi de nouvelles opportunités de développement ou de renaissance. Libérés par l’ouverture à la concurrence, de nouveaux projets voient le jour : nouveaux TGV, trains lents et économiques, trains de nuit… Ces initiatives ont besoin d’outils légers et à la mise en œuvre rapide. C’est ce que propose Railcube pour gérer les opérations ferroviaires ou encore Sqills avec ses solutions de gestion des voyageurs.
Et tout cela se moque de plus en plus des frontières nationales. C’est ainsi que l’Europe ferroviaire se concrétise enfin, et 2021 désignée « Année européenne du rail ».
De nombreux chantiers restent à mener pour fluidifier les trafics internationaux : pour les opérateurs qui ont besoin d’outils numériques pour gérer leurs circulations avec différents gestionnaires d’infrastructures, et pour les voyageurs, qui doivent pouvoir aisément réserver un billet avec des tronçons dans plusieurs pays comme Trainline essaye de le faire.
En France, le transport ferroviaire régional n’est pas en reste, les nouveaux concurrents vont devoir être inventifs et se saisir de toutes les opportunités du numérique pour proposer un service aux voyageurs de grande qualité et une offre compétitive optimisée grâce à des outils d’APS (Advanced Planning System) tels que les éditeurs Giro, Goal System ou Hacon le proposent.
Par ailleurs, l’avenir des petites lignes se pose dorénavant par une approche différenciée et technologique : après la grande vitesse, et la cadence extrême des RER, on invente le train léger, automatique, économique, moderne, décarboné et compétitif.
Pierre Plaindoux
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